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Comprendre la compensation carbone : principes et défis

La lutte contre le changement climatique exige des actions immédiates pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Parmi les outils disponibles pour atteindre cet objectif, la compensation carbone est devenue une option largement considérée par les particuliers, les collectivités et les entreprises. Cependant, bien que la compensation carbone puisse contribuer à la neutralité carbone, elle comporte certaines limites qu’il est essentiel de comprendre.

Comprendre la compensation carbone :  principes et défis

Le principe de la compensation carbone

La compensation carbone repose sur un principe fondamental : les émissions de GES ont le même impact sur le climat, quelle que soit leur origine géographique. En d’autres termes, réduire ces émissions localement ou ailleurs dans le monde a le même effet sur la planète. C’est en ce sens que la compensation carbone permet à une entreprise ou à un acteur de compenser ses propres émissions de GES en finançant des projets de réduction ou de séquestration de CO2 ailleurs. Typiquement, ces projets impliquent la plantation d’arbres ou la reforestation.

 

Il est important de noter que la compensation carbone est une démarche volontaire. Les entreprises l’adoptent souvent pour améliorer leur bilan carbone, répondre aux attentes des investisseurs et de leurs parties prenantes, et contribuer à la lutte contre le changement climatique.

 

Les limites de la compensation carbone

Cependant, la compensation carbone présente certaines limites. Jusqu’à 2018, il n’existait aucune réglementation spécifique en France, ce qui a parfois conduit à des estimations exagérées des réductions d’émissions générées par ces projets de compensation. Le rapport entre le volume de GES évités et le coût des projets peut également être un défi.

 

De plus, certaines organisations ont été accusées de « greenwashing », c’est-à-dire de prétendre à tort qu’elles compensaient leurs émissions de carbone grâce à des projets de plantation d’arbres, alors qu’elles avaient simplement l’obligation légale de reboiser ces terrains. Une communication excessive sur la compensation carbone sans efforts significatifs pour réduire les émissions peut susciter des doutes quant à l’engagement réel de l’organisation en matière de durabilité.

 

Réduire les émissions avant tout

En conclusion, la compensation carbone est un outil puissant, mais il est préférable de l’utiliser après avoir réduit les émissions liées à son activité. Il est recommandé de réaliser un bilan carbone de l’entreprise pour identifier les principales sources d’émissions. Ensuite, des mesures peuvent être prises pour réduire ces émissions autant que possible. La compensation carbone est alors un moyen d’atténuer les émissions qui ne peuvent pas être évitées.

 

Le choix du projet de compensation est crucial. Il est préférable qu’il soit en lien avec l’activité de l’entreprise ou qu’il soit local. De nombreux projets en France portent désormais le label « Bas Carbone », ce qui garantit leur sérieux. En outre, le recours à des normes de certification, telles que le « Verified Carbon Standard », peut aider à s’assurer que les promesses de réduction des émissions carbone sont bien fondées.

17/01/2024 -